© UNICEF/Frank Dejongh
Les Représentantes spéciales du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, et pour la violence contre les enfants, Dr Najat Maalla M’jid, sont profondément préoccupées par l’impact du coup d’État sur les droits des enfants au Burkina Faso.
Les deux responsables de l’ONU appellent de toute urgence toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des instruments internationaux relatifs aux droits humains pour assurer la protection des enfants contre la violence. La Convention relative aux droits de l’enfant, ratifiée par le Burkina Faso en 1990, et ses protocoles facultatifs doivent guider les actions de tous et placer les enfants au centre des efforts visant à protéger les plus vulnérables.
« Il est primordial d’assurer la protection des enfants et de leurs droits et de promouvoir des actions guidées par l’intérêt supérieur de l’enfant dans toutes les communautés, y compris et surtout lorsque les enfants sont touchés par l’instabilité politique et la violence armée. Les droits des enfants doivent être protégés en tout temps. » ont déclaré les représentantes spéciales.
La situation humanitaire se détériore rapidement dans le pays frappé par plusieurs crises sur de multiples fronts : insécurité, extrême violence et violence armée, extreme pauvreté et malnutrition, pandémie de COVID-19, effets graves de la crise climatique et instabilité politique et sociale ; pendant ce temps, les femmes et les enfants restent les plus affectés et sont exposés de manière disproportionnée aux violations, y compris la violence et l’exploitation, les enlèvements, le recrutement et l’utilisation par des groupes armés et la violence basée sur le genre.
« Les enfants comptent parmi les groupes les plus vulnérables de chaque société, et leur vulnérabilité est exacerbée durant par les troubles sociaux et l’insécurité politique. Les enfants sont souvent ciblés intentionnellement dans des processus politiques, manipulés par des groupes criminels ou des groupes désignés comme terroristes par l’ONU, forcés de fuir la violence armée et les gangs, négligés par les institutions. Les droits de tous les enfants à la protection doivent être garantis quelles que soient leurs origines et ne doivent pas être menaces dans l’intérêt de l’ opportunisme politique ou de la sécurité. Chaque fois qu’une nouvelle menace émerge, ceux qui travaillent pour protéger les enfants doivent agir rapidement pour combler les lacunes et rappeler une fois de plus aux détenteurs d’obligations leurs responsabilités dans la réalisation des droits de l’enfant », ont ajouté les responsables de l’ONU.
Avec une importante population déplacée, estimée à plus de 1,5 million de personnes, 1 % des enfants déplacés sont non accompagnés ; plus d’un tiers des enfants sont exposés au risque de recrutement par des groupes armés, de travail forcé et d’autres formes de violence ; les femmes et les filles, qui représentent 54 % des déplacés internes, sont exposées à des risques accrus de violence sexuelle et sexiste par des groupes armés ; avec la fermeture des écoles et des établissements de santé et une forte prévalence de pratiques préjudiciables aux femmes et aux filles, les enfants courent un risque accru de graves violations et de dures souffrances.
Les deux responsables de l’ONU appellent en outre les autorités du Burkina Faso à assurer de toute urgence la protection du droit à l’éducation dans les conflits armés, en particulier l’éducation des filles qui est trop souvent omise ou négligée.
« Nous exhortons toutes les parties à agir positivement et en coopération pour assurer la protection pleine et efficace de tous les enfants contre la violence », ont déclaré les Représentantes spéciales.
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